Le harcèlement au travail est un phénomène malheureusement trop répandu et souvent mal compris. Que ce soit le harcèlement sexuel ou le harcèlement moral, les conséquences pour les salariés victimes peuvent être dévastatrices, tant sur le plan professionnel que personnel. Dans cet article, nous vous proposons de passer en revue les différentes formes de harcèlement, les mesures de prévention et les dispositifs pour y faire face.
Identifier les différentes formes de harcèlement au travail
Que ce soit pour les victimes ou les témoins, il est crucial de savoir reconnaître les signes d’un harcèlement au travail. Le harcèlement peut prendre différentes formes, dont le harcèlement moral et le harcèlement sexuel.
Le harcèlement moral
Le harcèlement moral se caractérise par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail du salarié. Ces agissements peuvent entraîner une atteinte à la dignité, à la santé physique ou mentale, ou encore compromettre l’avenir professionnel du salarié. Les actes de harcèlement moral peuvent prendre diverses formes, comme des humiliations, des critiques injustifiées, des brimades, des menaces, des attitudes méprisantes ou encore un isolement forcé.
Le harcèlement sexuel
Le harcèlement sexuel est constitué d’agissements à connotation sexuelle, répétés ou non, ayant pour objet ou pour effet une atteinte à la dignité du salarié, ou créant une situation intimidante, hostile ou offensante. Les faits de harcèlement sexuel peuvent se manifester par des propos, des comportements ou des gestes à caractère sexuel, comme des avances, des propositions, des commentaires salaces, des allusions déplacées, ou des gestes déplacés.
Il est important de noter que le harcèlement peut être le fait d’un employeur, d’un supérieur hiérarchique, d’un collègue ou même d’un client. Il peut aussi concerner des salariés de sexe différent ou de même sexe.
Prévenir le harcèlement au travail : la responsabilité de l’employeur
L’employeur a une responsabilité essentielle en matière de prévention du harcèlement au travail. Il doit mettre en place des mesures pour lutter contre ces agissements et protéger ses salariés.
Sensibiliser et former les salariés
La prévention du harcèlement passe avant tout par la sensibilisation et la formation des salariés. Il est primordial d’informer l’ensemble du personnel sur les différentes formes de harcèlement, les conséquences pour les victimes, et les sanctions encourues par les auteurs. Des sessions de formation peuvent être organisées, et des supports de communication (affiches, brochures, etc.) diffusés au sein de l’entreprise.
Mettre en place un référent harcèlement
La désignation d’un référent harcèlement est une mesure efficace pour prévenir et traiter les situations de harcèlement. Ce référent peut être un salarié de l’entreprise, ou un intervenant extérieur, et doit être formé à la prévention et à la prise en charge des situations de harcèlement.
Instaurer un climat de confiance et de respect
L’employeur doit veiller à instaurer un climat de confiance et de respect au sein de l’entreprise. Cela passe par la valorisation du travail de chacun, l’écoute et le dialogue, et la promotion d’un management bienveillant et inclusif.
Réagir face à une situation de harcèlement au travail
Lorsqu’un salarié est victime ou témoin d’une situation de harcèlement, il est important qu’il puisse réagir rapidement et de manière appropriée.
Alerter l’employeur
La première étape consiste à alerter l’employeur, en lui faisant part des faits de harcèlement constatés. L’employeur doit alors diligenter une enquête interne pour établir la réalité des faits et prendre les mesures nécessaires pour faire cesser les agissements.
Si l’entreprise compte plus de 50 salariés, le salarié peut également saisir le comité social et économique (CSE), qui a pour mission de prévenir et de traiter les situations de harcèlement. Le CSE peut alors diligenter une enquête, et proposer des mesures de prévention ou de sanction à l’employeur.
Porter plainte
Si les agissements de harcèlement perdurent malgré les alertes, la victime peut porter plainte auprès des autorités compétentes (police, gendarmerie, inspection du travail). Il est également possible de saisir le conseil de prud’hommes pour demander la reconnaissance des faits de harcèlement et obtenir réparation.
Se faire accompagner
Il est essentiel pour la victime de harcèlement de ne pas rester isolée et de se faire accompagner tout au long de la démarche. Des associations spécialisées, des avocats ou encore des psychologues peuvent apporter un soutien précieux et aider la victime à surmonter cette épreuve.
Les sanctions encourues par l’auteur des faits de harcèlement
L’auteur de faits de harcèlement est passible de sanctions disciplinaires et/ou pénales, en fonction de la gravité des agissements et des conséquences pour la victime.
Les sanctions disciplinaires
Selon la gravité des faits, l’auteur du harcèlement peut être sanctionné par l’employeur par une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute grave.
Les sanctions pénales
Le harcèlement moral et le harcèlement sexuel sont des infractions pénales, punies respectivement de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, et de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
En conclusion, le harcèlement sur le lieu de travail est un enjeu majeur pour les entreprises et les salariés. Il est essentiel de savoir identifier les différentes formes de harcèlement, de mettre en place des dispositifs de prévention et d’accompagnement, et de réagir fermement et rapidement face à de tels agissements. La responsabilité de l’employeur est engagée à la fois en matière de prévention et de traitement des situations de harcèlement.