Les fractures par tassement vertébral surviennent à la suite d’une charge axiale/compressive qui provoque une défaillance biomécanique de l’os. Les fractures par tassement vertébral compromettent par définition la partie antérieure de la colonne vertébrale, ce qui entraîne une atteinte de la moitié antérieure du corps vertébral et du ligament longitudinal antérieur.
Quand se produit le tassement des vertèbres ?
Lors d’une chute ou d’un traumatisme, la colonne vertébrale effectue une rotation autour d’un centre d’axe. Il y a également une force axiale associée appliquée en raison de cette flexion/extension de la colonne vertébrale. Une force axiale supérieure aux forces tolérées par le corps vertébral entraîne initialement une fracture par compression, tandis que des forces plus importantes entraînent une fracture par éclatement. La déformation cyphotique (flexion vers l’avant de la colonne vertébrale) qui résulte de la fracture par tassement peut modifier la biomécanique de la colonne vertébrale et imposer des contraintes supplémentaires à d’autres niveaux de la colonne. Cette modification de la biomécanique risque d’entraîner d’autres fractures et une déformation progressive. L’apparition d’une fracture de compression ostéoporotique augmente le risque de fracture de compression supplémentaire. L’évaluation des patients soupçonnés d’avoir subi un traumatisme dorsal comprend :
- des radiographies antéro-postérieures (AP) ;
- des radiographies latérales de la zone touchée.
Dans le cadre d’un traumatisme, ces radiographies doivent d’abord être réalisées en décubitus dorsal avec des précautions pour la colonne vertébrale jusqu’à ce que l’équipe de la neurochirurgie donne son accord ou qu’une attelle soit mise en place. À un moment donné, les radiographies debout dans l’attelle sont utiles pour guider le traitement, car la position couchée peut réduire artificiellement une fracture déplacée.
Effectuer un scanner
Un scanner du rachis et de la colonne vertébrale doit également être obtenu dans tous les cas de traumatisme. Si l’on soupçonne une lésion de la colonne postérieure qui ne peut être confirmée par le scanner, une IRM indiquera une perturbation du complexe ligamentaire postérieur. Les radiographies montrant une cyphose traumatique de 30 degrés (flexion vers l’avant de la colonne vertébrale) et une perte de 50 % de la hauteur du corps vertébral sont historiquement considérées comme des fractures instables, mais de nouvelles preuves sont en train de changer cette croyance. En outre, tout déficit neurologique nécessite une IRM pour une évaluation supplémentaire. Les patients âgés présentant des fractures par compression de faible énergie ne nécessiteront probablement pas d’IRM. Des radiographies latérales debout en série obtenues en clinique permettront de suivre la progression et la guérison de la fracture.
Traitement et prise en charge
La détermination de la nécessité d’une intervention chirurgicale est parfois controversée. En 2005, un système de classification a été introduit pour assurer une plus grande uniformité dans la prise en charge et pour fournir des recommandations de traitement simples. L’échelle TLICS (Thoracolumbar Injury Classification and Severity) utilise l’intégrité du PLC, la morphologie de la blessure et l’état neurologique du patient pour donner un score (de un à dix) qui peut guider l’intervention : un score inférieur à quatre, conduit à un traitement non chirurgical, un score supérieur à quatre suggère un traitement chirurgical, et un score de quatre est pris en charge de manière chirurgicale ou non chirurgicale en fonction de l’acuité clinique des médecins. Bien entendu, il s’agit de directives générales, principalement pour les patients traumatisés, et chaque cas doit être évalué avec soin.
Il est intéressant de noter que des études plus récentes ont montré que les considérations historiques telles que la perte de hauteur du corps vertébral, la cyphose segmentaire et la compromission du canal ne sont pas en corrélation avec la nécessité d’une intervention chirurgicale chez les patients neurologiquement intacts. Il convient de noter qu’il n’existe actuellement aucun essai randomisé évaluant la chirurgie par rapport au traitement par attelle dans les fractures par compression « instables ». Les options chirurgicales dépendent largement des caractéristiques de la fracture et des lésions neurologiques. Il est rare que les fractures par compression nécessitent une stabilisation instrumentée. L’augmentation par ciment sous la forme d’une vertébroplastie ou d’une cyphoplastie est la solution chirurgicale la plus courante pour ces patients. Initialement développée pour les hémangiomes spinaux, la vertébroplastie est une procédure peu invasive au cours de laquelle du ciment est injecté dans le corps vertébral à travers le pédicule.
Pour éviter de vous faire mal au dos, pensez à le ménager, en commençant par adopter une bonne posture au travail !